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Fanny Bendixen et le Cariboo

Dramatique 1

… musique ‘’Dancing Girls of Cariboo’’…. Ou autre chanson du Cariboo… 3 minutes

 

Élève 1 :   …rires… C’est bien drôle cette musique-là!  C’est quoi?

Élève 2 :  C’est pas pire, hein?  J’ai trouvé ça dans les archives du Musée Royal…

Élève 1 :  Mais c’est quoi?

Élève 2 :  Des chansons qu’on chantait dans les saloons lors de la ruée vers l’or dans le Cariboo.

Élève 1 :  Et ça t’intéresse parce que….???

Élève 2 :  Parce que, je vais l’utiliser pour mon travail d’histoire.  Je vais parler d’une femme d’affaire exceptionnelle, une tenancière de saloon, qui était très connue durant les ruées vers l’or qui se sont succédées dans le Cariboo.

Élève 1 :  ‘’LES’’ ruées vers l’or?  Il y en a eu plus d’une?

Élève 2 :  T’étais où durant les cours d’histoire de tout le secondaire?

Élève 1 :  En Allemagne… t’as oublié que je suis juste arrivé l’été dernier?

Élève 2 :  Je m’excuse!  J’avais oublié.  Ok… je vais te donner un cours d’histoire en accéléré.

 

Narration 1 :

Les peuples des Premières Nations connaissaient l’existence de l’or bien avant l’arrivée des premiers européens, mais ne le considéraient pas comme vraiment précieux. Cette pierre brillante était molle, trop facilement malléable, et ne semblait d’aucune utilité. On lui préférait le cuivre, qui avait une valeur très grande dans la civilisation d’avant contact.

On retrouvait l’or sous forme de pépites et de sable au fond des rivières, mais on pouvait aussi trouver des veines dans les cavernes naturelles; des pépites étaient parfois en surface, à la vue et au su de tous… sans que personne n’ait envie de se les approprier!

Mais cela changea.  Dès 1850, les Iles Haida Gwai virent leur première ruée vers l’or.  Pour empêcher les États-Unis de s’approprier les Iles, James Douglas en prit possession au nom de l’Angleterre, et en fit une colonie :  la colonie des Iles de la Reine Charlotte.

 

Les premières découvertes d’or sur le continent furent gardées secrètes.  En -effet, tout le territoire étant sous la juridiction de la compagnie de la Baie d’Hudson, dont l’intérêt principal était la traite de la fourrure, et la HBC voulant à tout conserver sa main mise sur le territoire, Douglas interdit la propagation des nouvelles concernant l’or trouvé.

 

Au printemps de 1858 la nouvelle que l’on avait trouvé de l’or dans la vallée du Fraser se répandit comme une trainée de poudre :  en quelques semaines, quelques 30 000 mineurs, prospecteurs et pourvoyeurs de services se ruèrent vers Fort Victoria.  Parmi eux, des Américains, des Québécois, des Mexicains, des Chinois et des Européens de tout horizon.

 

Puis ce fut le Cariboo, qui en 1860 fit parler de lui.  On avait trouvé de l’or dans le bassin de la rivière Quesnel. Mais les distances étaient trop longues, le terrain difficile.  Cette découverte n’attira pas autant de prospecteurs que celle du Fraser.  Mais suite à la Guerre du Canyon du Fraser, James Douglas s’appropria le territoire au nom de l’Angleterre et tout ce qui avait été connu comme la Nouvelle Calédonie jusque-là, territoire administré par la Compagnie de la Baie d’Hudson, devint la troisième colonie de l’Angleterre à l’ouest des Rocheuses, et dont James Douglas était le gouverneur.

 

La ruée vers l’or du Cariboo ne commença vraiment qu’en 1862 après la découverte d’or à Williams Creek.

 

Ce furent là les premières ruées vers l’or qui bouleversèrent le paysage culturel et géographique de la Colombie Britannique ; mais il y en eut trente et une autres!

 

… intermède musical 30 secondes…

 

Dramatique 2 :

 

Monsieur :  Parbleu! Je ne te croyais pas Fanny quand tu me parlais de Victoria! Il y a tellement d’hommes ici!

Madame :  Tu vois?  Tous ceux qui ont quitté la Californie, c’est ici qu’ils sont venus!

Monsieur :  Et tu veux toujours qu’on investisse dans un hôtel?

Madame :  Plus que jamais!  Tous ces hommes, il faut les loger!  Oui, un hôtel… avec une cuisine!

Monsieur :  Et de l’alcool?

Madame :  Certainement! Mais un alcool de qualité… de bons vins venus de France.  Avec tous ces saloons qui offrent des chambres bon marché, on doit surpasser la compétition.  Je ne veux pas d’un bordel :  il y en a assez comme cela et je ne veux pas de la clientèle qui gravite autour de ces lieux de débauche.  Un bel hôtel pour des clients de classe. Une nouvelle construction…des matériaux de qualité… des employés honnêtes!  Je veux attirer la meilleure clientèle :  marchands, politiciens, des gens avec de l’éducation et du savoir-vivre.

Monsieur :  Il y a un terrain à vendre sur View Street… pour un bon prix… je crois que cela pourrait faire l’affaire.   Et comment on va l’appeler cet hôtel ?

Madame :  … hum… quelque chose de différent… qui se dise aussi facilement en français et qu’en anglais.

Monsieur :  J’aime bien les noms composés… pourquoi pas quelque chose en l’honneur d’un saint patron?

Madame : Bonne idée!  On l’appellera le St-George!!!

Monsieur :  Et voilà!  Allons tout de suite nous renseigner sur le terrain à vendre… le St-George nous attend!

 

Intermède musical 30 secondes… musique classique…

 

Narration 2 :

Fanny Bendixen est née en France en 1820.  On ne sait pas ce qui l’a amené à s’exiler vers la Californie.  C’est là qu’elle épousa Louis Bendixen.  Le couple fut attiré à Victoria par la ruée vers l’or de la vallée du Fraser.

 

Ils investirent une petite fortune dans la construction du St-George, hôtel de qualité sis au coin des rue Broad et View. L’institution ouvre ses portes en 1862.

 

Les débuts sont difficiles.  Et le couple bat de l’aile.  Fanny décide de voyager seule vers Barkerville à l’été 1865, dans le but ultime d’ouvrir un hôtel dans cette région, et peut-être de renouveler sa relation avec Louis.  Celui-ci reste à Victoria, pour tenter de sauver la business.

 

Barkerville est à la hauteur de ce que Fanny espérait :  ville grouillante de monde, aux possibilités illimitées pour ceux… et celles… qui n’ont pas froid aux yeux.  Elle y reste quelques mois, le temps de se faire des contacts et d’étudier le marché potentiel.

 

Elle revient en décembre 1865… et c’est le drame!  Le Daily British Colonist rapporte qu’à son retour au foyer familial, Fanny trouve une femme installée au St-George :  la maîtresse qui l’a remplacée dans le cœur et le lit de son époux Louis.  Après une dispute qui nécessita la venue de policiers sur les lieux, Fanny fait ses bagages, et munie d’une bonne somme d’argent, elle retourne dans le Cariboo.

 

L’histoire ne nous dit pas comment elle voyagea :  en bateau, évidemment, pour traverser vers le continent.  Mais après?  En canot?  À cheval? En chameau?

 

Frank Laumeister, un entrepreneur original, avait eu l’idée d’acheter des chameaux pour faciliter le transport de marchandises sur les sentiers étroits menant à la région du Cariboo.  Bien que ces animaux soient plus forts que les chevaux, et puissent transporter de plus lourdes charges, leurs pieds mous sont mieux adaptés au sable du désert qu’aux terrains pierreux des montagnes.  De plus, leur caractère difficile n’en fait pas les animaux les plus dociles… et ils mangent de tout :  depuis les barres de savons jusqu’aux pantalons.  L’aventure fut de courte durée, mais elle fut mémorable!  Alors… il ne serait pas surprenant qu’une aventurière comme Fanny Bendixen décidât d’utiliser la caravane de chameaux pour retourner à Barkerville y chercher fortune.

 

Quant au St-George de View Street, il fut acheté par Sosthèmes Driard, après la faillite du couple Bendixen,  et  porta le nom de son nouveau propriétaire.  Plus tard, Driard investit dans la construction d’un autre hôtel, en 1892, du côté sud de la même intersection; la façade de cet hôtel fait maintenant partie intégrante de l’architecture du Bay Center.  Une plaque commémorative rappelle la contribution de Sosthèmes Driard à l’histoire de Victoria.

 

… Chanson du Cariboo… 3 minutes…

 

Dramatique 3 :

 

… bruits de rue à Barkerville… chevaux, hommes, maréchal ferrant… conversation entre 2 hommes parlant français…

 

Homme 1 :  … et puisqu’il demandait si cher pour un seul fer, j’ai décidé de ne faire changer que celui sur la patte blessée… les 4 fers m’auraient coûté une fortune!

Homme 2 :  Je crois aussi qu’il exagère… mais ici tout coûte plus cher qu’à Victoria!

Monsieur :  … interrompant la conversation…. Excusez-moi, messieurs.  Je viens d’arriver, et je cherche le saloon de ma femme, le Parlour… vous pouvez m’indiquer la direction?

Homme 1 :  Marchez jusqu’au bout de la Grande Rue, et tournez à gauche… vous pouvez pas le manquer.

Homme 2 :  Fanny est votre femme?… elle n’a jamais parlé de vous…! Bizarre!

Monsieur :  Ouais, c’est mon épouse…. Merci pour les directions…

… pas qui s’éloignent sur le trottoir de bois…

Homme 2 :  Tu crois ça, toi?  Fanny n’a jamais mentionné qu’elle était mariée….

Homme 1 :  Ouais… peut-être un amoureux éconduit?

Homme 2 :  Après tout!  Est-ce que ça me regarde?

 

… intermède musical… musique de violon (saloon?)…… 30 secondes…

 

Narration 3 :

 

Louis rejoignit Fanny au Parlour, et il semble qu’il passa les années qui suivirent à Barkerville.  Fanny était déjà reconnue comme une femme d’affaire efficace et expérimentée.  En 1867, elle ouvrit un deuxième saloon, le Bella Union, dont la réputation en faisait un endroit de la plus haute élégance et où on pouvait fumer les meilleurs cigares et boire un alcool de la meilleure qualité.

Malheureusement, un incendie détruisit Barkerville en septembre 1868.  Le feu se répandit rapidement et la ville, dont tous les édifices étaient faits de bois, fut totalement détruite en moins de trois heures. L’hiver serait bientôt là :  tous se mirent à la tâche, et la ville fut reconstruite en six semaines à peine.

 

Fanny estima ses pertes à $5000.  Il semble qu’elle eut de la difficulté à se ré-établir après l’incendie, même si elle s’associa à James Burdick en 1869; elle apparaît comme propriétaire du nouveau St-George Saloon en 1871.  Elle diversifia ses investissements et fit construire un nouveau saloon à Van Winkle, suite à la découverte d’or à Lightning Creek.

 

Ce saloon à Van Wikle fut déclaré comme l’un des meilleurs salons de lecture et d’art de Lightning Creek.  Fanny faisait venir à grands frais des livres, en français et en anglais, depuis Victoria, San Francisco et du reste du Canada; on y tenait aussi des soirées de poésie où les amoureux de poésie se retrouvaient, spectateurs ou écrivains.  Le Juge Begbie, le ‘’Hanging Judge’’, y séjournait régulièrement, lors de ses tournées professionnelles et comptait parmi les amis proches de la tenancière.

 

En 1874, elle vendit le Van Winkle et ouvrit le Exchange à Stanley.  À la fin de la décennie, les beaux jours de la ruée de l’or du Cariboo étant terminés, Fanny retourna à Barkerville, la seule ville de la région encore suffisamment peuplée pour pouvoir y faire affaire.

 

Fanny Bendixen fut propriétaire de saloon jusqu’à la fin des années 1890 et fut la seule femme listée dans l’annuaire commercial de la communauté de façon régulière.

 

Elle survécut à son mari pendant 18 ans et elle mourut en 1899, à Barkerville.

 

… intermède musical 30 secondes…

 

Dramatique 4 :

Élève :  Aie… p’pa…

Père :  Oui?

Élève :  Savais-tu qu’il y avait pas beaucoup de francophones de l’est du Canada qui s’étaient déplacés vers les champs aurifères de Barkerville, lors de la ruée vers l’or du Cariboo?

Père :  Non… j’aurais cru qu’ils seraient venus en grand nombre… et pourquoi donc?

Élève :  Il semble qu’ils aient vite compris que c’était pas l’El Dorado que certains faisaient miroiter. J’ai trouvé un article paru dans le journal Le Courrier d’Ottawa, une vieille affaire, datant du 25 octobre 1862.  C’était la reproduction d’une lettre qu’un Monsieur Honoré Robillard avait écrit à son épouse, alors qu’il avait fait le voyage jusque dans le Cariboo pour tenter d’y faire fortune.

Père :  Et pourquoi tu dis que ça explique pourquoi très peu de francophones de l’est du pays avaient décidé de suivre la route vers le Cariboo?

Élève :  Le journal dit clairement… attends… je trouve la place… Ok :  ‘’Nous publions ci-dessous une lettre venant de Monsieur H. Robillard, adressée à son épouse.  Elle aura peut-être l’effet de guérir un grand nombre de nos compatriotes qui sont malades d’émigration.  M. Robillard, comme bien d’autres ont été trompés par de faux amis et par l’appas du vil métal, qui ne se trouve pas toujours, même en terre étrangère, comme on pourra en juger par la description qu’il donne des misères endurées par lui et ses compagnons de voyage.’’

Père :  Est-ce que je peux voir ça?  Ça m’intéresse de lire ce que ce monsieur avait à dire.

Élève :  J’ai bien pensé que cela t’intéresserait!

… le père commence la lecture à haute voix… après une ou deux phrases, le narrateur commence à lire… les deux voix se superposent pour quelques mots… puis, seul le narrateur lit…

 

Narration 4 :

 

Victoria, le 4 septembre 1862.

Ma chère épouse,

J’ai du gravir 300 miles par-dessus les montagnes pour arriver dans le Cariboo; durant les deux derniers jours, nous avons rencontré des mineurs sur la route, la famine inscrite sur leur visage; nous aussi, avions faim; nous avions voyagé 60 miles sans pouvoir nous procurer des provisions, sauf un petit morceau de foie.

Alex, et deux autres de nos compagnons, épuisés par la fatigue de la marche et le manque de nourriture avaient décidé de laisser cette misère et de retourner sur leurs pas.  Moi, cependant, j’avais décidé de continuer, de braver la tempête seul, plus sans doute par désespoir que par courage.  Alex a pleuré et je dois avouer que je n’étais pas le loin de le faire moi aussi.

 

Au moment où nous allions nous séparer, des douzaines d’hommes, venant des mines arrivèrent, leurs visages longs comme des violons.  Ils avaient seulement mangé un repas depuis le jour précédent, et nous avons eu du chagrin de leur dire qu’ils ne trouveraient pas de provisions pour un autre 60 miles.

 

Ils nous ont dit qu’il y avait encore une centaine d’hommes venant vers nous, tous affamés.  C’est ce qui m’a décidé de me joindre à mes compagnons, et à redescendre vers la mer.

 

Tu m’as souvent entendu dire, chère Philomène qu’un homme voulant travailler dans le Cariboo pouvait facilement se faire 10 dollars par jour; et bien, je connais plusieurs personnes, de vieux mineurs qui ont offert de travailler pour leur pitance, tout en attendant que des mines soient découvertes.  Plusieurs fois, j’ai maudit le jour où je t’ai quittée.

 

… intermède musical… 30 secondes…

 

Dramatique 5 :

Père :  Wow!  Tu t’imagines les distances parcourues… 300 miles, c’est près de 500 kilomètres… seulement à l’aller!  Et sans presque rien à manger!

Élève :  Je sais, c’est fou, hein!!!???  Tous ces pauvres gars qui pensaient faire fortune!  Et quand ils revenaient du Caribou vers Victoria, il y avait pas grand argent à faire là, pour le voyage du retour.

Père :  J’aurais pensé que Victoria aurait offert de nombreuses opportunités!

Élève :  Bien, il dit à une autre place qu’il fait deux piastres par jour à couper des troncs d’arbres en billes de 6 pieds… un dur labeur! Fait qu’il fait $2 par jour, mais son hôtel lui en coûte $1 la nuit et manger 50 cents… ça prends du temps à ramasser l’argent pour le voyage de retour.

Père :  Au fait, ils venaient comment, les gens de l’est?

Élève :  Depuis Montréal, ils se rendaient à New-York par bateau ou par train.  Puis par bateau vers l’Isthme de Panama, qu’ils traversaient en train ou à dos de cheval.  Nouveau bateau jusqu’en Californie, puis enfin, un dernier bateau vers Victoria.

Père :  À 50 cents par jour, en-effet, ça prend une éternité pour amasser assez d’argent pour payer le voyage de retour.

Élève :  Toujours dans sa lettre il dit :

 

… il commence la lecture… le narrateur superpose  et continue seul…

 

Narration 5 :

Il est vrai qu’il y a de riches dépôts d’or dans le Cariboo; mais il n’est pas possible pour tous de les trouver.  Les hommes ont exploré le pays, sur 50 miles à la ronde et il n’y a plus rien à trouver.

Monsieur Fairburns, qui m’avait dit que les ‘’claims’’ étaient faciles à trouver dans le Cariboo n’a pas réussi à en trouver à moins de 9 mille dollars, et ce n’est pas tout le monde qui peut se les offrir.

Je ne suis pas le seul à avoir accepté d’être roulé par les dires des beaux parleurs, malheureusement, les malheurs de l’un ne semblent pas être diminués par le malheur des autres.  Il y a entre 5 et 6,000 Canadiens dans ces contrées…

… le père coupe la parole…

 

Dramatique 6 :

Père :  Des Canadiens?  Est-ce qu’il fait la différence entre les anglophones et les francophones?

Élèves :  À l’époque, le terme ‘’Canadien’’ désignait les canadiens-français, les francophones…

 

… élève continue la lecture… narrateur superpose…

 

Narration 6 :

Il y a entre 5 et 6,000 Canadiens dans ces contrées, plus du tiers sont des hommes mariés comme moi, qui ont laissé leur tendre moitié sans aucun support financier, et ceci, afin de devenir des esclaves pendant quelques années de misère, et de ne gagner en bout de compte que des cheveux gris et de l’arthrite.

 

… intermède musical quelques secondes…

 

Narration 7 :

Alors que les journaux anglophones du territoire qui allait devenir le Canada produisait régulièrement des lettres d’hommes partis dans le Cariboo pour y faire fortune, racontant leurs expériences pour certains positives et d’autres négatives, les journaux francophones publiaient majoritairement des comptes-rendus négatifs.  La lettre d’Honoré Robillard fut reprise par le Montreal Daily, La Minerve, et la Gazette de Sorel.

 

D’une certaine façon, on peut croire que la lettre d’Honoré à son épouse, et sa parution dans de nombreux journaux de l’est, peuvent avoir contribué au manque d’intérêt qu’ont manifesté les ‘’Canayens’’ à venir chercher aventure et fortune dans le Cariboo.

 

Et peut-être son compte-rendu est-il responsable du nombre relativement peu élevé de francophones en Colombie-Britannique.

 

Et si c’est le cas, alors, Honoré Robillard, a sa place dans l’histoire francophone de la Colombie-Britannique, mais aussi dans celle du Canada.  De retour à Ottawa ou est sa épouse l’attend, il occupe successivement les postes de préfet du canton de Gloucester (1873), député provincial de Russell (1883 à 1886) et député fédéral d’Ottawa de 1887 à 1896. Honoré Robillard est le premier Franco-Ontarien à siéger à l’Assemblée législative de l’Ontario.